Les années passèrent sans que Marina ne puisse
Les années passèrent sans que Marina ne puisse assister à ce fameux mariage. Lou et Matt ne semblaient toujours pas prêts à officialiser leur union. Elle s’en accommodait très bien pourtant. Sa vie était tellement pleine d’événement qu’elle n’y pensait même plus. Il est vrai que Zarbville avait bien changé en quatre années. Des couples s’étaient formés, des gens étaient partis, d’autres revenus. On avait construit un centre ville tout bétonné non loin de là, une zone industrielle était même apparue aux alentours de la ville. Il n’en fallait pas moins à une jeune ado pour oublier tout ce qui pouvait la préoccuper étant enfant. Car elle était maintenant rentrée dans ce que certains appellent pour d’obscures raisons l’âge bête. Une ado avec tous ses tracas, ses désirs…A l’inverse de ce qu’elle avait cru, elle avait été plutôt bien accueillie parmis ses camarades et était même devenue assez populaire. Elle ne trouvait certes pas le garçon de ses rêves, car quoi qu’ils puissent lui dire, elle savait pertinemment que son physique était assez éloigné de l’idéal féminin. Elle avait certes des amis mais rien de plus. Beaucoup lui assuraient que si certains garçons cherchaient plus qu’une simple amourette d’adolescent et faisait abstraction de son apparence, ils trouveraient une fille merveilleuse avec qui il se sentirait bien, bien mieux qu’avec ses pimbêches qui se baladent le nombril à l’air et qui porte seulement le strict minimum de tissu pour ne pas être coupable d’atteinte à la pudeur. Elle n’était pas une bonne élève, mais pas non plus une mauvaise. Juste ce qu’il fallait pour satisfaire Lou, bien contente que sa fille arrive à s’intégrer et en même temps se débrouiller en classe. Elle avait eu vent des moqueries dont Marina était sujette durant sa scolarité à l’école primaire de Zarbville et avait eu peur que cela se reproduise une fois sa fille au lycée. Mais toutes ses craintes s’était maintenant envolées et elle voyait sa fille s’épanouir comme n’importe quel enfant qui n’aurait pas eu un père venu d’ailleurs.
Les jumeaux non plus n’étaient pas une source d’inquiétude, leur arrivée à l’école primaire s’était déroulée parfaitement bien. Elle ne s’était pas fait de soucis pour Leïla mais elle avait eu un peu peur des réactions qu’auraient pu avoir les autres enfants en accueillant Jack. Son physique était encore moins commun que celui de Marina et pourtant il avait été tout de suite intégré parmis ses camarades. Il lui arrivait même de ramener des amis à la maison. Lou aimait le voir rire et s’amuser avec eux, parler de tout et de rien. Jack était un garçon plein de vie et d’entrain, fasciné par tout ce qui portait sur le fantastique, la science fiction, aussi elle ne s’étonnait même plus de l’entendre parler d’extraterrestre et de soucoupe volante comme si il en était un lui même. Elle attendait avec impatience le jour où elle allait lui annoncer que la couleur de peau de son père n’était pas la conséquence d’un traitement subit à la suite d’une maladie mais à son origine extra-planétaire. Elle se souvenait encore de la tête qu’avait faite Marina, Delphine et Johnny avant elle. Ils avaient d’abord pris cela pour une blague que leur mère leur faisait mais ils s’étaient très vite aperçus qu’on n’était pas le 1er avril et que Lou était tout ce qu’il y a de sérieux. En général, cela était bien passé et ils ne leur en avaient pas voulu d’avoir garder ça, il n’y avait pas de raison que cela soit différent avec Leïla et Jack. Elle était sûre qu’ils passeraient encore un bon moment et qu’ils évoqueraient ce souvenir plus tard, le sourire au coin des lèvres en repensant leur réaction.
A peine avait-on vu le premier jour d’école des jumeaux qu’elle avait commencé à ressentir tous les symptômes annonciateurs d’une grossesse. Nausées et vomissement redevinrent très vite la routine pour Lou, et ce pendant plusieurs mois. Bien entendu, cette fois, il n’y avait aucun doute, Matt était le père et il était ravi. Un fils ne lui avait pas suffi et Lou savait qu’il avait toujours rêvé d’avoir d’autres enfants, ce qu’il n’avait pu faire après la mort de sa femme. Pour lui, cette grossesse et l’événement le plus important de l’année. De plus, il n’avait pas beaucoup l’occasion de revoir son fils, parti à l’université en même temps que Delphine. C’est en parti cette grossesse qui repoussa encore le mariage. Lou était trop fatiguée pour faire quoi que se soit, elle ne pouvait se permettre une cérémonie aussi prenante qu’un mariage. Elle n’avait pas du tout la tête à ce genre de chose. Et puis elle avait presque élu résidence dans les toilettes, il aurait été difficile d’y caser tous les invités, ne serait-ce que pour une dizaine de minutes. Elle n’arrivait pas à croire à quel point sa vessie fut sollicitée durant ces neufs longs mois. Plusieurs fois, elle se demandait si on n’allait pas la retrouver morte, complètement desséchée.
Son accouchement fut aussi quelque chose dont elle se souviendrait toute sa vie. Il aurait pourtant du bien se passer. Elle avait revu des millions de fois ce qu’il fallait faire avec Matt mais le jour J, rien ne se déroula comme prévu. Elle souffrait au milieu du salon sans l’espoir qu’un médecin vienne l’aider, ou qu’une ambulance vienne la chercher. Matt avait pourtant appelé une dizaine de fois l’hôpital, le médecin de famille ou même les pompiers, aucun n’avait la possibilité de se déplacer tout de suite pour permettre à ce bébé de venir au monde dans la plus grande facilité. Elle du se contente du canapé du salon, ce qui n’arrangea pas les choses car elle ne put s’empêcher qu’elle allait sans doute devoir l’envoyer à nettoyer après cet épisode catastrophique., ce qui ajouta au stress qui s’était déjà accumulé. Elle avait sauvé le canapé de l’huissier mais arriverait-t-elle à le sauver d’un accouchement ? Ce fut le travail le plus dur qu’elle est jamais accomplie. Bien que tout le monde y mit du sien, ils n’en restaient pas moins qu’ils n’avaient que très peu d’expérience dans le domaine, puisque qu’aucune d’eux n’avaient jamais assisté à ce genre d’évènement. Même pour Matt, cela restait quelque chose d’obscur car il n’avait pas été là le jour de la naissance de son fils, bloqué dans les embouteillages de Sim City. Finalement, au bout d’un long travail, ils purent récolter le fruit de leurs efforts, ou plus exactement le fruit des efforts de Lou. C’est ce moment que choisirent les pompiers, le médecin et l’ambulance pour arriver. Ils ne purent que constater la naissance et aider à remplir les papiers administratifs relatifs à chaque enfant.
Et oui, chaque enfant. Une fois de plus, Lou avait accouché de jumeau. Deux magnifiques garçons aux yeux verts et à la chevelure de blé. Matt était un peu déçu car il aurait aimé avoir une fille mais il ne put résister longtemps devant les sourires et les regards d’ange qu’ils lançaient autour d’eux. Lou nageait dans le bonheur. Non seulement elle avait arrêté de souffrir mais elle pouvait enfin contempler le fruit de ses amours avec Matt. C’était un vrai bonheur. Mais à partir de là, il allait falloir commencer à reparler mariage car ils se trouvaient devant un problème. Quel nom donner à ces deux enfants ? Le nom du père, de la mère ? Les deux ? Ou bien faire moitié-moitié ? Vint rapidement aussi le problème des prénoms. Lou avait épuisé sa liste depuis longtemps et n’avait pas réfléchi durant sa grossesse, pas plus que Matt d’ailleurs. Ils décidèrent de reporter à plus tard le moment de les baptiser car ils ne voulaient pas prendre de décision à la légère. Et il était hors de question de choisir un prénom au hasard dans la liste des saints du calendrier. Ils voulaient des prénoms qui puissent plaire, d’abord à eux mais aussi à leur deux fils. Combien d’enfants ne se sont jamais plaints parce qu’ils n’aimaient pas le prénom que leurs parents leur ont choisi ?
Cela ne prit que peu de temps pour finalement trouver des prénoms qu’ils leur
plaisaient et, ils l’espéraient, qui plairaient à leurs enfants. Ils
accueillirent donc Adam et Achille dans leur petite tribu. Lou pensait aussi
que ces prénoms feraient plaisir aux membres disparus de la famille qui la
regardaient du haut de leur nuage ou où que se soit d’autre, elle était
seulement convaincue, qu’ils étaient là, quelque part en train de veiller sur
elle et sur toute sa famille et que c’était grâce à ça qu’elle goûtait
aujourd’hui au bonheur d’une vie tranquille, entourée de tous les gens qu’elle
aimait. Enfin, presque tous. Elle n’avait pas revu Johnny depuis son départ
pour un voyage à travers le monde, Delphine était toujours à l’université
peinant à terminer ses longues études d’art, que soit dit en passant, elle
réussissait avec brio. Mais elle savait qu’elle allait finir par les revoir un
jour ou l’autre alors qu’elle n’avait plus de nouvelles de ses frères par
exemple. Depuis son mariage avec Technicien Pollinisateur 9, elle n’avait plus
eu aucune nouvelle de leur part. Elle aurait voulu leur présenter leur neveu et
nièce, qu’ils les voient grandir et aussi organiser de grandes réunions de
famille auxquelles ils se seraient tous retrouvés autour d’une table chargée de
victuailles en tout genre, échangeant des anecdotes, des souvenirs. Elle ne
savait pas s’ils s’étaient mariés, si eux-mêmes avaient eu des enfants…C’est
comme s’ils avaient tout bonnement disparu de la surface de la Terre. Elle
n’osait même pas se rendre à leur domicile, en haut de la grande colline de
Zarbville, de peur soit de découvrir quelque chose qu’elle ne voudrait pas,
soit de peur de se faire jeter dehors comme une malpropre parce que sa présence
n’était plus souhaitée dans cette maison.
Un
jour qu’elle était plongée dans ses
regrets, le téléphone sonna. Lorsqu’elle entendit la voix de la personne qui
avait appelé, son cœur se mit à battre de plus en plus vite. Malgré les années
qui s’étaient écoulées, il était impossible qu’elle se trompe. Elle avait bien
reconnu la voix de son frère Lazlo. C’était le plus jeune des trois, et aussi
le plus téméraire, aussi trouva-t-elle étrange d’entendre comme un soupçon de
panique ou de peur dans sa voix.
" Lou ?
C’est moi Lazlo.
-
Lazlo, mais qu’est ce que … ?
-
Ecoute-moi seulement, je n’ai pas beaucoup de temps…. "
Lazlo
se mit à parler sans s’arrêter. Il lui raconta l’enfer que Pascal et lui
vivaient à cause de Victor. Lou savait déjà qu’il soupçonnait son défunt mari,
Technicien Pollinisateur 9, d’être à la tête d’un vaste réseau d’invasion
planétaire dont l’objectif principal était la prise de Zarbville, pour quelques
raisons obscures connues seulement de son dément de frère. Elle se demandait
donc ce qu’il avait bien pu inventer cette fois. Elle n’avait jamais douté que
son précédent délire était la raison pour laquelle il avait obligé ses frères à
rompre tous liens avec elle s’ils voulaient rester habiter dans la demeure
familiale. Mais ce que lui raconta Lazlo ce jour-là lui fit froid dans le dos. Victor
serait devenu tellement obsédé par sa
théorie du complot au cours de ces dernières années qu’il en était au point de
ne plus faire confiance à personne, même à ses frères. Il les surveillait sans
arrêt, guettant le moindre faux pas. Ses journées, et surtout ses nuits,
étaient consacrées à la recherche de la vérité. Il avait fait transformer la
maison familiale si chaleureuse et accueillante en un véritable laboratoire de
recherche, doublé d’un observatoire. Mais il avait beau eu chercher dans tous les
recoins de l’univers, il n’avait encore rien trouvé. Cela le rendait encore
plus aigri, plus renfermé sur lui-même. Il avait eu une preuve que des humains
se faisaient régulièrement enlever et étaient l’objet d’expériences que seuls
ceux qui les pratiquaient en connaissaient la nature. Cependant, ils
finissaient tous par revenir chez eux. Victor avait été lui-même victime des
ces enlèvements au hasard, au cours d’une de ses nombreuses nuits d’observation en quête d’un signe qui lui
indiquerait la présence d’une trace de vie extraterrestre. Son enfant était la
preuve vivante de cet enlèvement. A ce moment de la conversation, Lou ne pu
retenir un cri de stupeur. Avait-elle correctement compris ce que son frère
venait de lui apprendre ? Ainsi, ces histoires de naissances
extraterrestres qu’on entendait un peu partout étaient vraies ? Lazlo
dissipa très vite ses doutes. Victor avait même inventé un mot pour ce
phénomène, la
« pollinisation ». Ainsi, Victor, par pur plaisir personnel, avait
utilisé le nom de Tech pour l’incriminer dans ces naissances extra planétaires.
Mais il n’avait pas été le premier à vivre cette expérience dans la famille.
Pascal avait lui aussi mis au monde une belle petite fille verte, don du ciel
pour celui-ci et sujet d’expérience pour Victor.
Lazlo
avait décidé d’appeler Lou parce qu’il avait peur pour ces enfants. Dieu seul
sait ce que Victor pourrait inventer qui mettrait la vie des ces deux enfants
en jeu. Autant Pascal était un père aimant et attentionné, veillant à ce que sa
petite ne manque de rien, autant Victor était distant et méprisait son fils,
allant même jusqu’à le renier. Il avait peur de ce qui arriverait quand il
serait parti, qu’il aurait abandonné la demeure familiale qu’il ne supportait
plus pour aller à la recherche d’une vie meilleure.
Mais avant, il avait besoin du soutien de Lou, pas pour qu’elle essaye de raisonner Victor, il savait que c’était peine perdue et que plus rien ne lui rendrait la raison mais plutôt afin de persuader Pascal de se jeter à l’eau et de lui aussi quitter cet enfer, d’emmener loin de ce cauchemar sa merveilleuse petite fille et pourquoi pas la fils de Victor. A ce moment de son récit, Lazlo s’arrêta. Il avait cru entendre un bruit et il ne voulait pas prendre le risque que Victor le prenne en train de téléphoner, qui plus est avec une personne qu’il ne considérait plus comme sa sœur. C’était juste Phoebe, la fille de Pascal, qui venait de faire tomber un libre rangé dans la bibliothèque et qu’elle tentait apparemment de sortir pour le lire. Elle avait du sous-estimer son poids et n’avait pas réussi à le retenir une fois entre ses mains. Si seulement Lou pouvait la voir… C’était une magnifique petite fille, avec un regard plein de malice et qui n’hésitait pas à faire tourner en bourrique son père et son oncle. Il fallait à tout prix qu’il la sorte de là. Si jamais ils parvenaient à partir sans que Victor ne s’en aperçoive, celui-ci ne tenterait sûrement rien quand il se rendrait compte de leur départ. Il ne se soucierait tout simplement plus d’eux, pensant sans doute que finalement, ils ne valaient pas mieux que les autres et qu’ils ne méritaient pas de partager la gloire qu’il recevrait lorsqu’il aurait sauvé le monde de l’invasion. Il ne regretterait même pas la disparition de son fils. Mais tant qu’ils vivaient sous le même toit, ils étaient en danger. Si jamais Victor les surprenait en train de comploter, il entrerait dans une colère noire et dieu seul sait ce dont il serait capable.
C’est
pour cela qu’il avait besoin de son aide. Tous les soirs en scrutant le ciel, il rêvait à une vie meilleure. Son seul moment d'évasion... Admirer la beauté de l'univers, ces millions de particules qui n'obéissaient à aucun maître, ses étoiles qui brillaient depuis des milliards d'années...Mais Pascal n’oserait jamais faire quelque
chose s’il n’était pas sûr que tout fonctionnerait. Il ne n’avait jamais brillé
par son courage et une fois de plus il le montrait. Il avait une peur bleue de
Victor, et cette peur s’était amplifiée depuis la naissance de Phoebe. Il était
terrorisé à l’idée que Victor puisse lui faire du mal pour le punir lui. Mais
les choses semblaient avoir changer depuis quelque temps et Lazlo pensait qu’un
coup de pouce de la part de Lou serait peut-être suffisant pour qu’il décide de
le suivre. Sa fille venait de fêter ses
6 ans, elle n’avait pas eu le droit à une vraie fête d’anniversaire, ordre de
Victor qui ne voulait absolument pas que ces demi-aliens soient traités comme s’ils
étaient humains. Il était aussi fort probable que même si elle en avait l’âge,
elle n’irait jamais s’asseoir sur les bancs de l’école pour recevoir une
éducation digne de ce nom.
Il
fallait donc absolument qu’elle parle à Pascal. Lazlo était sûr que d’entendre
la voix de sa petite sœur à laquelle il n’avait pas parlé depuis des années et
qu’il rêvait de revoir et de serrer dans ses bras serait un facteur décisif.
Une
question trottait dans la tête de Lou…Comment Lazlo avait-il décidé de
partir ? Avait-il lui aussi reçut un coup de pouce ?
Devinant
les pensées de sa sœur, Lazlo pris les devants avant qu’elle ne pose la
question.
« Tu
veux savoir pourquoi moi j’ai décidé de partir ? , lui demanda-t-il.
-
Oui, enfin…si ça ne te dérange pas d’en parler.
-
Je vais être papa.
-
Attends…Tu veux dire que toi aussi tu…
-
Non rassures-toi. Je n’ai pas été victime d’enlèvement et ce n’est pas moi qui suis sur le point d’accoucher.
-
Qui alors ?
-
Je n’ai pas le temps de t’expliquer…J’entends Victor qui revient. Tu as du
papier et un crayon pas loin de toi ? »
Elle
nota soigneusement l’adresse que Lazlo lui dicta et se promit de s’y rendre
aussitôt que possible.
Elle
tint la promesse qu’elle s’était faite et dès le lendemain, elle se trouvait
devant une splendide maison se demandant si elle aurait le courage d’aller
sonner. Comme allait-elle expliquer sa présence ? Evoquer le nom de son
frère serait sûrement une bonne idée.
Elle
fût couper dans sa réflexion pas une toux discrète qui semblait provenir de
derrière elle. Elle se retourna et se retrouva nez à nez avec une jeune femme
enceinte jusqu’au cou.
" Excusez-moi,
vous cherchez quelqu’un ? , lui demanda la jeune femme.
- En fait… euh… Pour tout vous dire, je n’en sais rien du tout."
C’était
certainement le bon moment pour parler de son frère.
«
En fait, c’est mon frère qui m’a envoyé ici. Lazlo. Lazlo Lalouche.
-
C’est Lazlo qui vous envoie ? Vous devez sûrement être Lou alors, il
m’avait prévenu que vous passeriez peut-être. Je me présente, Kathy Lalouche.
-
Attendez…Lazlo et vous…Vous êtes mariés ? "
Kathy
se mit à rire.
" Pas
du tout. C’est juste une simple coïncidence. C’est d’ailleurs grâce à ça que
j’ai rencontré votre frère.
-
Vous vous appelez exactement comme ma mère. C’est très étrange… Enfin si Lazlo
vous aime, je suppose qu’il a raison. Alors…Euh…C’est son enfant que vous
portez ?
-
Oui, un petit accident. On n'aurait pas du, je sais mais vous savez ce sont des
choses qui arrivent. Et puis quand on s’est aperçu de cela, on a décidé de le
garder quand même. Maintenant qu’il était là, on n'allait pas lui ôter la vie
qu’on lui avait donnée. Et je n’avais
vraiment aucune raison de ne pas le garder.
-
Vous avez bien fait de la garder. Sans ça je ne sais pas si Lazlo aurait eu un
jour assez de courage pour décider de fausser compagnie à Victor.
-
Oui je me dis aussi que ce petit n’est pas arrivé par hasard. J’espère que vous
réussirez à convaincre votre autre frère de l’accompagner. Pardonnez-moi, mais
ce Victor est vraiment un type affreux. Je ne l’ai jamais rencontré et j’espère
ne jamais avoir à le faire.
-
Je vous comprends et je ne vous en veux pas de penser ce que vous pensez sur
lui. Cela fait un moment que j’ai tiré un trait sur lui.
-
Peut-être pourrait-on parler de ça à l’intérieur devant un bon thé accompagné
d’un peu de tarte aux fruits rouges. Je viens justement d’en faire. Et je ne
vous cache pas que j’ai terriblement envie de m’asseoir.
-
Suis-je bête…J’accepte volontiers votre invitation Mlle Lalouche. Je n’ai même
pas pensé combien il est insupportable de rester trop longtemps debout dans
votre état. Pourtant, il n’y a pas encore si longtemps que ça, j’étais à votre
place.
- Appelez-moi
Kathy. Je peux vous demander une faveur ? Pourrait-on arrêter de se
vouvoyer ? J’ai horreur de ça. Si ça vous dérange, je comprendrais très
bien.
-
Pas du tout. Je t’avoue que moi aussi, je ne suis pas très amie avec le vouvoiement.
Et appelle-moi Lou tant qu’on y est.
- D’accord.
Je suis ravie de t ‘entendre dire ça. Après toi, Lou. "